« Dans un système économique où le licenciement est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver sa place. Dans un système sexuel où l’adultère est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver son compagnon de lit. En système économique parfaitement libéral, certains accumulent des fortunes considérables ; d'autres croupissent dans le chômage et la misère. En système sexuel parfaitement libéral, certains ont une vie érotique variée et excitante ; d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude. Le libéralisme économique, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. De même, le libéralisme sexuel, c'est l'extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. Sur le plan économique, Raphaël Tisserand appartient au camp des vainqueurs ; sur le plan sexuel, à celui des vaincus. Certains gagnent sur les deux tableaux ; d'autres perdent sur les deux. »
Extension du domaine de la lutte par Michel Houellebecq (1994)
Pour ceux qui seraient tentés de lire ce livre, il n'y a que cet extrait qui ait de l'intérêt, tout le reste une banale histoire de vieux faf qui n'arrive pas à bander et à tirer son coup. Il y a même une "PAN" (= archétype fasciste de la femme "collabo" qui sort avec un immigré), Houellebecq se sent dominé sexuellement par les africains immigrés en 1994 jusqu'à fantasmer sur un meurtre au couteau, c'est chaud de fragilité. J'ai vraiment perdu mon temps à le lire, attiré par cette citation et curieux. Il y a des nouvelles d'asile sur Minds qui sont plus drôles à lire.
Dans un système économique où le licenciement est prohibé, chacun réussit plus ou moins à trouver sa place.
Le communisme sexuel de Michel Houellebecq se définit donc par le souhait non formulé d'interdire la tromperie et le divorce, mais aussi en filigrane de dépénaliser le viol conjugal. Notez que le mot adultère est utilisé de façon chrétiennement incorrecte ici, puisque concevoir le conjoint comme "un compagnon de lit", c'est la définition théologique de l'adultère conjugal par péché de sexe récréatif. Mais passons.
d'autres sont réduits à la masturbation et la solitude.
Il associe la masturbation à de la misère sexuelle, concept omniprésent chez les partisans du communisme sexuel comme chez les militants de la légalisation du viol dans un souci d'équité entre les hommes.
Certains gagnent sur les deux tableaux ; d'autres perdent sur les deux. »
Ce passage me fait penser fort à la tirade tragique du commissaire politique dans le film Stalingrad : Enemy at the Gates :
« Je me suis totalement trompé, l’Homme ne changera jamais, l’Homme nouveau n’existe pas.
On s’est acharné à créer une société nouvelle où personne n’aurait rien à envier au voisin. Mais il y a toujours quelque chose à envier, un sourire, une amitié, quelque chose que l’on n’a pas et que l’on convoite.
Dans notre monde, même s’il était soviétique, il y aura toujours des riches et des pauvres, riches en talent, pauvres en talent, riches en amour, pauvres en amour… »
— Le commissaire Danilov dans Stalingrad : Enemy at the Gates
Et je crois que c'est vraiment ça, le fond du problème. Les communistes économiques aussi bien que les communistes sexuels sont hantés par l'avidité et la jalousie obsessionnelle, qui guident tous leurs tourments, toutes leurs errances politiques et morales. Ils espèrent qu'en reformatant l'homme à coups de trique et d'épurations successives par le goulag à la façon du néo-christianisme sinistriste qu'est le communisme, ils vont mettre fin à leur inapaisable et déchirante sensation de famine.
Sauf que dans une société libérale où il existe d'innombrables façons de lâcher de la vapeur et d'accéder au bonheur, les personnes maladivement jalouses et monomaniaques auront l'impression de vivre en enfer, et ne comprendront pas que tout le monde soit sourd à leur détresse. Ils doivent juste guérir de leurs obsessions, et le monde n'a pas à changer pour eux.
Les femmes n'ont pas à renoncer à leurs droits pour faire plaisir à de vieux cons de chrétiens communistes qui n'arrivent pas à supporter de voir des femmes libres sans pouvoir se masturber dans leur corps. Cette incapacité à jouir de la vie et cette marchandisation des femmes consistant à toujours convoîter les femmes comme des ressources détenues par d'autres hommes "privilégiés", c'est ça le fond de leur maladie mentale, ils doivent se soigner et cesser d'étaler leurs névroses en public.
Là où les femmes sont libres, les hommes doivent choisir entre la sagesse et l'exil. Je n'accepte pas de vivre dans la même société où de vieux sociopathes aigris estiment que mes filles et mes petites-filles devraient renoncer à leurs droits civiques pour qu'ils se sentent moins médiocres, et où elles devraient toujours considérer leur statut d'être humain comme une excentricité moderne et révocable. Qu'ils se cassent, qu'ils crèvent et nous foutent la paix.